mardi 6 septembre 2011

Samedi 6 septembre : quand les Juifs de Tel-Aviv étaient jetés à la mer

Exploration de Neve-Tsedek. La partie limitrophe de Jaffa est la plus belle, avec les maisons importantes, Beith Chelouche par exemple, construite en 1886 par des descendants d’Avraham Chelouche, arrivé d’Oran en 1840. Jusque-là, celui-ci habitait Jaffa, et ses enfants furent parmi les premiers à construire en dehors de la ville quadri-millénaire dans ce qui deviendra plus tard Tel-Aviv.
Des gens prestigieux ont habité ce quartier au début du XXe siècle, et leurs noms sont rappelés sur les maisons qu’ils occupaient : l’écrivain Shmuel Yosef Agnon, prix Nobel de littérature en 1966, y habita de 1908 à 1913, l’écrivain Yosef Haim Brenner qui fut assassiné dans les émeutes arabes de Jaffa en 1921, la poétesse Dvora Baron. L’écrivain Sh. Ben-Tsion, arrivé d’Odessa en 1905, enseigna dans l’école hébraïque pour filles du quartier. Son fils, le peintre Nahum Gutman, est un de ceux qui ont le plus peint Tel-Aviv. Il y a vécu dès ses plus jeunes années, arrivé à l’âge de sept ans. Un musée lui est consacré au 21 de la rue Shimon Rokah, un joli petit endroit qui propose, en ce moment, une présentation des œuvres de Gutman et une exposition temporaire de journaux de voyages illustrés par des peintres locaux de diverses époques, de Gutman à aujourd’hui. Un tableau me frappe : celui que Gutman a consacré à la déportation (sic) des Juifs de Tel-Aviv en 1917. Le gouvernement ottoman, à l’approche de l’armée britannique, avait craint une collusion entre les habitants juifs de Tel-Aviv et l’armée ennemie. Ils décrétèrent que les quelques milliers d’habitants avaient vingt-quatre heures pour vider la ville. Ce qui fut fait. Nahum Gutman, qui habitait alors Jérusalem, revint pour accompagner ses parents et peignit ce départ. Les autorités ottomanes postèrent des gardes dans le quartier, et les évacués retrouvèrent plus tard leurs maisons sans qu’aucun saccage ni vol n’ait été perpétré.
La suite demain…