jeudi 28 juillet 2011

Lundi 28 juillet : ce Bachar El-Assad, quelle élégance !

 Je commence à m’habituer à la présence d’Anne-Sophie et des enfants. J’avais besoin d’intégrer le fait qu’ils n’étaient pas une contrainte, que chacun peut garder sa dose d’indépendance. Je me sentais une responsabilité de leur présence ici.


Le supplément magazine de Haaretz se prend pour Paris Match : des photos pleine page du président syrien et de sa somptueuse épouse. Moshik m’a raconté la passion de sa grand-mère, née à Damas et vivant dans la nostalgie de son Eldorado natal, pour Bachar El-Assad. Elle le trouve beau, distingué, intelligent, charismatique. SMS à Moshik : J’espère que tu as gardé le supplément de Haaretz pour ta grand-mère. Il me répond illico : Avade (évidemment en yiddish). Il a beau être cent pour cent sépharade (mais avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus et son niveau culturel, on le prend pour un ashkénaze. À chaque pays ses préjugés : en Israël « sépharade cultivé » passe pour un oxymore), il a suivi l’an dernier le stage d’été de yiddish de l’université de Tel-Aviv. Et ce cours lui a donné l’envie d’apprendre son yiddish à lui : l’arabe damascène.
— Mon père et ma grand-mère se parlent en arabe depuis que je suis né, mais je ne comprends pas un mot.
— Pourquoi ?
— La force de l’idéologie sioniste : pour être un vrai Cananéen, il ne fallait parler qu’hébreu.
— Des gens, placés dans une situation similaire, comprennent le yiddish, le français ou l’anglais, au moins les conversations domestiques.
— L’arabe est la langue de l’ennemi, nous ne pouvions pas l'apprendre, c'était impossible dans l'Israël de mon enfance.