samedi 27 août 2011

Mercredi 27 août 2008 : l'art du grand écart


Benny me parle de sa tante Hayke, arrivée de Czernowitz (aujourd’hui Cernauti, en Bukovine) à l’âge de quatre-vingt-dix ans en 1998, morte l’an dernier. Lorsqu’elle lisait le titre du quotidien Haaretz (Le pays, en hébreu), elle lisait Hartz (Le cœur, en yiddish). Je rappelle à Benny que j’attends un texte en yiddish de lui, pour ma revue Gilgulim.
À propos de l’article qui est paru en première page du journal pour lequel il travaille, sur le déferlement des touristes français :
— Je ne comprends pas la violence des Israéliens. Pour moi, c’est de l’antisémitisme.
Nous évoquons ses deux sœurs qui habitent des implantations des territoires. Il leur rend parfois visite, il n’est pas de ces Tel-aviviens qui se sont séparés, dans leurs têtes, des territoires, par obligation familiale. Mais sinon, il est comme ses amis : il vérifie les étiquettes dans les magasins pour éviter d'acheter des produits fabriqués par-delà la ligne verte..
— Mes sœurs m’acceptent comme je suis, ce qui n’est pas un mince effort dans leur milieu. Je les accepte comme elles sont.
Quant à partir habiter à l’étranger :
— Ici, je suis dans ma culture. Et si le pays sombre, je veux sombrer avec lui.