lundi 22 août 2011

Vendredi 22 août 2008 : d'un racisme l'autre


Qu’a donc dit la presse israélienne sur la France il y a quelques années ? Le gens ici ont la sensation qu’il y règne un antisémitisme débridé. Lors de la rencontre à l’occasion de la Fête de l’amour, quelqu’un a demandé à Moshik et Dory s’ils avaient quitté Paris du fait de l’antisémitisme. Et régulièrement :
— Le fait que l’Europe est envahie par les Arabes ne t’angoisse pas ?
Depuis quatorze ans que je travaille à la Maison de la culture yiddish, nous avons reçu deux lettres anonymes antisémites et une fois, des croix gammées barbouillées sur les murs extérieurs. C’est trop bien sûr, mais on est loin de la Nuit de Cristal. Mes fils me disent que dans leur collège, qui est un des plus populaires de Paris, avec plus de la moitié des enfants d’origine maghrébine ou africaine, ils n’ont jamais eu une remarque antisémite. Tout le monde sait pourtant qu’ils sont juifs.

Moshik me dit souvent que ses compatriotes sont racistes. Ce qui le choque le plus, ce sont les homosexuels qui militent pour être acceptés par la société et qui expriment un racisme virulent.

Quand j’essaie d’expliquer à mes interlocuteurs que la population arabe en France est en cours d’intégration à la société française, ils ne comprennent pas. Évidemment, ici, les populations juives et arabes sont totalement séparées. Elles vivent dans des villages distincts, et dans les villes à population mixte, dans des quartiers différents. Les mariages intercommunautaires sont rarissimes et souvent stigmatisés par les deux populations. Quand je raconte qu'en France, les médias se font un plaisir de monter en épingle le petit pourcentage de la population d’origine maghrébine qui veut rester en marge, mais que l’immense majorité est en train de totalement s’intégrer, les gens sont dubitatifs.

Je finis par demander à Dory s'il a eu la sensation d'une quelconque invasion barbare quand il habitait Paris, il me répond :
— Les quartiers les plus attirants de Paris sont Belleville et le 18e arrondissement, c'est là que je me sentais le mieux.
La suite demain…