dimanche 3 juillet 2011

Jeudi 3 juillet : nuit blanche


« Nuit blanche » à Tel-Aviv. Des podiums sont installés un peu partout dans la ville et des musiciens s’y produisent. Beaucoup de boumboums pas très intéressants. L’Institut français a appointé un groupe franco-israélien, pâle copie des Rita Mitsouko. Plus enchanteur : sur le boulevard Rothschild long d’un kilomètre et demi, l’une des plus belles avenues de la ville, plantée de sycomores et bordée de bâtiments souvent chargés d’histoire, un piano à queue tous les deux cents mètres ponctue la promenade dans la touffeur nocturne de quelques notes de jazz. En allant me baigner plus tôt dans la journée, j’ai vu installer un podium sur la plage. Que s’y joue-t-il le soir ? Des nocturnes pour caresser le ressac des vagues ? Après un dîner — une grande tablée franco-hébraïque de treize personnes à La Cantina, un des restaurants les plus in du boulevard Rothschild —, nous nous promenons. Sur le coup d’une heure du matin, le groupe se sépare et Raphaël propose de pousser jusqu’au nord de la ville pour aller boire un verre dans un bar. Les taxis collectifs sont tous pleins. Nous montons à pied parmi la foule. Dans le bar, fréquenté par des Français, l’ambiance est plutôt conviviale. On voit à peine les visages tant le lieu est enfumé. Sarah m’explique que le patron est venu en Israël car il a dû faire une faillite un peu suspecte en France. C’est aussi cela, Tel-Aviv : sous prétexte d’être une ville-refuge pour les Juifs du monde entier, même les malfrats ne sont pas extradés, à moins d’avoir commis un crime. Une petite faillite ne suffit pas.
Je rentre seul vers le sud de la ville, je récupère mon vélo boulevard Rothschild, je me laisse glisser jusqu’à Neve-Tsedek et dans la rue à côté de mon appartement, je tombe sur une fête techno : deux cents personnes dansent en pleine rue devant un bar, impossible de passer à bicyclette. Il est trois heures et demi du matin et ça n’a pas l’air de vouloir s’arrêter.