vendredi 29 juillet 2011

Mardi 29 juillet : et Kafka, alors ?


Visite au Musée de la Diaspora avec les enfants. Je n’y étais pas allé depuis 1991. On m’avait prévenu que la scénographie n’avait pas évolué depuis la création de l’établissement. Les personnes qui l’ont visité récemment ont toutes loué la salle consacrée aux maquettes des synagogues du monde entier, censée présenter la diversité de la culture juive et les influences des sociétés locales sur celle-ci. Les maquettes sont superbes et c’est sans doute, là aussi, ce que mes enfants ont préféré. Le reste du musée est décevant. La visite commence par une présentation des fêtes juives. Les enfants, très au fait du rituel et du calendrier, n’ont strictement rien appris. Mais pour celui qui n’y connaît rien, les cartels ne proposent aucune explication autre que le nom des fêtes. Le reste du parcours est du même acabit. La reconstitution d’une conversation entre un noble polonais et son intendant juif chargé de collecter l’impôt auprès de ses sujets est une caricature grossière. Dans la portion consacrée à la création, la déception tourne à la consternation. Une grande frise présente l’évolution des différents arts dans l’histoire juive. Je me penche en particulier sur la littérature. À la période moderne et contemporaine, il n’est question que d’auteurs hébraïques, Tchernikhovski, Shlonski, Gnesin, Brener, Alterman. Rien sur la littérature yiddish, même Sholem-Aleykhem n’est pas cité. Le seul auteur bilingue nommé est Bialik, pour son œuvre hébraïque évidemment. Quant aux littératures dans d’autres langues, rien non plus : Heine, Kafka, Tuwim, connais pas. Et pourtant, le lieu s’appelle le Musée de la Diaspora, diaspora dont la seule existence est sa soif irrépressible de Sion, manifestement. On se pince.