dimanche 14 août 2011

Jeudi 14 août : où le narrateur sèche sur du Mallarmé


Je raconte ma visite de Kfar-Eldad à Aviad.
— Le paysage est magnifique.
— Mais il n’est simplement pas à nous. Cela n’enlève rien à sa beauté. De quel genre est ton ami ?
— Dans son village, il y a des religieux et des non-religieux.
— Les implantations les plus extrémistes n’accueillent que des religieux. Certaines sont très violentes avec leurs voisins arabes.
— Là-bas, les voisins sont prévenus : ils n’ont pas le droit de traverser un certain chemin au risque d’être descendus comme des lapins.
— Les plus durs vont loger au centre de Hebron, en pleine ville arabe. Je connais un endroit où habitent des troglodytes : ce sont des Arabes si démunis qu’ils vivent dans des grottes. Des colons les harcèlent en permanence. Ils viennent leur casser leur vaisselle, leur seule possession.

Dory me demande par mail de l’aider à comprendre un paragraphe d’un poème en prose de Mallarmé :
À quel type s’ajustent vos traits, je sens leur précision, Madame, interrompre chose installée ici par le bruissement d’une venue, oui ! ce charme instinctif d’en-dessous que ne défend pas contre l’explorateur la plus authentiquement nouée, avec une boucle en diamant, des ceintures. Si vague concept se suffit : et ne transgresse point le délice empreint de généralité qui permet et ordonne d’exclure tous visages, au point que la révélation d'un (n'allez point le pencher, avéré, sur le furtif seuil où je règne) chasserait mon trouble, avec lequel il n’a que faire.

Je me creuse la tête pendant plusieurs heures, lis et relis, propose une première interprétation mais me ravise et demande le renfort d’Anne-Sophie. Elle consulte le reste du texte sur internet, les choses s’éclaircissent légèrement et nous proposons une nouvelle interprétation à Dory.