Fête fédérale helvétique. J’ai souhaité bonne fête à Anne-Sophie, elle a ri. Depuis qu’elle est arrivée, elle lève le nez chaque fois qu’un avion traverse le ciel de Tel-Aviv, avant d’atterrir à l’aéroport Ben-Gourion, à quinze kilomètres d’ici (j’ai appris un néologisme : on ne se rend plus à l’aéroport Ben-Gourion mais au Natbag, acronyme de Namal Teufa Ben Gurion). Les avions passent juste au-dessus de notre terrasse. En regardant bien, on reconnaît le nom de la compagnie. Aujourd’hui, à deux heures et demi, Anne-Sophie s’est levée de la sieste pour regarder passer l’avion d’Al Italia. J’étais surpris. Elle m’a répondu : nous sommes arrivés de Rome avec celui-ci, il y a tout juste deux semaines.
Cher Gilles,
Je ne sais pas si le pire est passé pour moi, mais il y a quelques semaines, je vivais très mal les premiers commentaires des lecteurs, libraires et critiques. Tout le paradoxe du désir d’être publié : dès le moment où ce texte si intime est devenu une chose publique, je me suis senti complètement exposé (et ce n’était pas une nudité agréable). Maintenant, j’arrive mieux à accepter qu’on pourra aussi dire des idioties sur le livre, le rabaisser, ou l’aimer pour des raisons que je ne comprendrais pas. Valérie Zenatti a comparé le roman à Silberman d’André Gide, que je n’ai pas lu... donc maintenant je me sens obligé d'aller voir ce que c’est.
Mais tu connais tout ça...
Je pense beaucoup à toi, et j’espère que l’ambiance est plus apaisée et réellement détendante maintenant.
Je t’embrasse,
Cher Jean,
L’ambiance ici est très apaisée même si tout est un peu en suspens.
Je comprends tes souffrances avec tes Bains de Kiraly, le métier d’écrivain est une galère. Souviens-toi de mon sac en toile de chez Loft : Art is a dirty job but somebody's got to do it.
C’est bien de pouvoir s’écrire ainsi,
Je t’embrasse,
Gilles
Dîner chez Rami à Mevassereth Sion. Nous passons devant chez Aharon Appelfeld, son voisin. Cette visite sera pour un autre jour. Dîner chaleureux : la famille dans sa version la plus agréable. On ne sait pas quelle langue parler anglais, français, hébreu, on mélange. Retour en taxi collectif à Tel-Aviv vers 23h00. Dans le taxi, sensation de connivence avec les autres passagers. Une jeune femme était avec nous à l’aller.
La suite demain…
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